Archives privées d’intérêt patrimonial
Que faire d’un carton de documents ou de photos retrouvé dans un grenier ? Vos souvenirs ont de la valeur, ils fondent notre histoire ! Ne les jetez pas ! Ils construisent notre mémoire collective. Ils représentent un intérêt fondamental pour les historiens.
Un vade-mecum pour quoi faire ?
Sensibiliser les élus et les propriétaires à l’importance de la conservation et de la valorisation des archives privées. Ces documents sont fragiles. Ils sont soumis à différents risques comme la dégradation, la dispersion ou la destruction.
Aider les propriétaires d’archives à s’orienter et s’en occuper.
Que comprennent les archives privées ?
Définition : Les archives privées peuvent être comprises comme l’ensemble des documents qui par eux-mêmes ou par leurs supports ont une valeur probatoire ou informative, et qui sont produits et/ou collectés par des personnes physiques ou morales de droit privé.
Tous producteurs ! Ce sont des archives personnelles ou familiales, d’associations, d’entreprises, de syndicats, des cultes… mais aussi d’écrivains, de scientifiques, d’artistes, d’architectes, de presse… Les archives d’un même producteur constituent un fonds d’archives ayant une cohérence propre. Le principe du « respect de l’intégrité des fonds » conduit à ne pas mélanger différents fonds d’archives.
À quoi servent-elles ?
Face à la perte et à la destruction, à l’oubli et à l’ignorance, les archives privées, complémentaires des archives publiques, permettent de s’approprier et d’incarner l’histoire. Elles rendent l’histoire sensible, humaine. Elles sont des sources incontournables pour la recherche historique.
Elles apportent également des éléments de réponse à des questions fondamentales : Que voulons-nous transmettre aux générations futures ? Qu’est-ce qui constitue nos identités ?
Les archives privées concernent un très grand nombre de documents de différentes natures (textes, images ou audio-visuel…), sur des supports variés (papier, papier calque, parchemin, plaques de verre, films souples - cassettes ou bandes, numérique…).
Que conserver ?
À l’évidence, tout ne peut être conservé. Des professionnels sauront vous guider dans le tri et la sélection des archives les plus importantes.
Comment (bien) conserver ?
La conservation est l’ensemble des mesures qui permettent de prévenir et de ralentir les dégradations. Son action peut porter à la fois sur les causes (conservation préventive) et les effets de la dégradation (conservation curative).
La conservation des documents dépend d’abord de l’état sanitaire du lieu qui les accueille : un endroit sec, propre, à l’abri de la lumière et des intempéries.
Quelques actions simples peuvent être entreprises : dépoussiérage, numérisation des documents, protection et reconditionnement avec des matériaux adaptés (mise en boîte, chemisage).
Photographie : conserver plutôt que restaurer ! Quelques recommandations :
Les films photographiques comme les tirages n’aiment pas l’humidité. Évitez les caves ou les vieux greniers pour les entreposer, et choisissez plutôt une pièce habitable et aérée.
Il est préférable de conserver des films dans une boîte non hermétique : l’air doit pouvoir passer. Évitez les boîtes à chaussures et les pochettes en plastique. Préférez plutôt les boites et des chemises de conservation (carton ou papier dits « permanents ») ou à défaut, un papier normal sans encres.
Ne pas intervenir soi-même sur des photos en mauvais état : demander conseil aux conservateurs-restaurateurs spécialisés. Ils sont les plus à même de diagnostiquer et de résoudre les problèmes d'un fonds photographique.
Anticiper : penser à la conservation dès la production.
À qui les confier ?
Plus de 150 structures publiques et privées en Bretagne historique sont susceptibles d’accueillir des fonds d’archives privées : services publics d’archives ; musées ; bibliothèques et médiathèques mais aussi différentes associations particulièrement importantes en Bretagne… Certaines structures se sont spécialisées en fonction d’aires géographiques ou de domaines. Par exemple :
- les services d’archives départementales pour tous les types d’archives à l’échelle d’un département ;
- l’association Dastum pour le collectage du patrimoine culturel immatériel et les enregistrements sonores (chansons, contes, récits…) ;
- le Carton Voyageur à Baud pour les cartes postales ;
- le Musée de Bretagne à Rennes pour les photographies ;
- la Cinémathèque de Bretagne pour les films et vidéos ;
- KDSK à Saint-Herblain et le Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC) à Rennes et Brest pour les archives en breton…
Comment les donner ?
Les dons sont privilégiés ! Les services publics d’archives évitent aujourd’hui les dépôts d’archives privées et leur préfèrent les dons.
Le prêt pour numérisation, avec autorisation de publication en ligne, peut être une alternative intéressante pour les services d’archives comme pour les propriétaires d’archives.
Les œuvres de l’esprit sont soumises au droit d’auteur et aux droits voisins détaillés dans le Code de la propriété intellectuelle. L’auteur seul ou ses ayants droit - pendant les 70 ans suivant son décès - disposent du droit de divulgation de l’œuvre (droits patrimoniaux). Au-delà, une publication ou une diffusion peut être réalisée sans leur consentement.
Plus d’infos sur : www.culture.gouv.fr (Fiches techniques sur les droits d'auteur et les droits voisins).
Étude complète sur : www.bretagne.bzh/conseil-culturel
Contact : conseil.culturel[@]bretagne.bzh / 02 99 27 18 31